DAVE HARDY, DANIEL POMMEREULLE, GEORGES NOEL, LEO ORTA, LETHA WILSON, MARINA GADONNEIX, PIERRE TAL COAT, RACHEL DE JOODE, RICHARD NONAS, SMITH, TETSUMI KUDO
 
Commissariat : Camille Caubrière et Guillaume Logé

 
La « crise écologique de la raison », pointée du doigt par Val Plumwood, a signé le basculement dans l’Anthropocène. Mêlant les voix de l’écoféminisme et du poète, penseur et président sénégalais Léopold Sédar Senghor, Camille Caubriere et Guillaume Logé creusent la notion de raison sensible qui appartient, par excellence, au domaine de l’art.
À la raison qui met en ordre s’associe la raison qui donne présence. Une ontologie écologique ne peut se fonder autrement qu’à la confluence de ces deux sources. Art et raison sensible vont de pair, car l’art est le lieu où déborde la potentialité des forces.
Se départissant de la figuration et du figural qui raccrochent, trop souvent, aux cadres normés et aux habitudes de voir, l’exposition invite à l’exercice d’un questionnement. Voici une œuvre qui fait vénement devant nous et en nous. Qu’est-ce qui s’y produit ? À quel processus ou articulation nous introduit-elle ? Est-ce que, d’une façon ou d’une autre, tout cela pense, et comment ? Des trajectoires se suggèrent. Les matières s’expriment en des qualités et nuances insoupçonnées. Le temps s’arrête sur tel rapport d’union, tel autre de confrontation. Souplesse, rigidité, naturel, artificiel… : les terminologies, ouvertes, se bousculent. Nous glanons tous les effets de présence que nous pouvons. Nous les laissons- agir en nous. Nous taisons la pensée qui se presse au profit de la chair qui infuse, s’espace et désire.
Nulle nomenclature en perspective, mais un poème, une composition, une musique, c’est-à-dire, une présence, ici et maintenant, une unité de nature au sein de laquelle nous ne voulons nous arrêter de célébrer des noces.